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  • Photo du rédacteurWilliam Berrebi

La Covid-19 tue tous les jours en France autant que le cancer : est-ce acceptable ?

  • En préambule, voilà un bref extrait de ce que j’écrivais en juin 2020 :

« A la fin du confinement, personne ne pouvait sérieusement prédire l’évolution de cette pandémie mondiale due à la COVID-19 (sauf peut-être certains “prophètes”…).

Tous les médecins et tous les citoyens ont naturellement espéré que ce virus cesserait de sévir spontanément et à un certain moment nous nous posions même la question de l’utilité d’un futur vaccin.

Malheureusement, l’évolution de ces dernières semaines avec jour après jour une augmentation du nombre de décès (qui a doublé dans le monde depuis le 26 mai) et l’élévation progressive mais inexorable du taux de reproduction effectif du virus en France nous démontrent le contraire.

A court-moyen terme, notre société sera sans doute répartie, sur le plan sanitaire, en deux catégories d’habitants :

  • La population ayant une immunité contre la COVID-19, soit naturelle suite à une infection par le virus, soit secondaire à la vaccination.

  • La population non immunisée

et ce “statut immunitaire Covid-19” sera à intégrer dans nos possibilités de circuler dans le monde, dans son pays, dans sa ville et même... sur son lieu de travail.

Il me paraît même possible d’imaginer l’existence d’une application smartphone “COVID-19 déplacements” intégrant :

  • Le taux de reproduction effectif du virus de la région ou du département de résidence

  • Le taux de reproduction effectif de la région d’arrivée (ou du pays d’arrivée en cas de voyage à l’étranger).

Le R effectif étant susceptible de varier d’une semaine à l’autre, il faudra en temps réel déterminer quel déplacement il nous sera possible de faire ».

Si ce vaccin contre la COVID-19 est mis au point, il y aura inévitablement un débat scientifique entre médecins et un débat philosophique entre les citoyens “pro-vaccins” et les citoyens “anti-vaccins”.

A mon sens, la vaccination contre la Covid-19 sera adoptée par une majorité de personnes à la fois pour des raisons sanitaires qu’économiques, les deux étant d’ailleurs étroitement liées” »

Aujourd’hui plus personne ou presque ne se pose la question de la pertinence d’une vaccination mondiale contre la Covid-19.

  • 8 mois après cet article, où en sommes-nous ?

La mortalité

Alors que la mortalité quotidienne, toutes causes confondues, est en France en temps normal, habituellement comprise entre 1 400 et 1 900 décès par jour, elle a dépassé la barre des 2 000 morts quotidiennes de manière quasi ininterrompue du 16 mars au 19 avril 2020 et très fréquemment du 21 octobre 2021 au 2 février 2021.

Cette surmortalité touche toutes les régions de France métropolitaine et elle augmente aussi en fonction de l'âge des individus. L’évolution du nombre de décès diffère toujours selon la tranche d’âge :

  • Elle est en baisse chez les moins de 25 ans, ce qui s’explique notamment par la baisse des accidents de la route, elle-même liée aux confinements et aux couvre-feux

  • Elle est stable dans la tranche 25-49 ans.

  • Elle augmente ensuite avec l’avancée en âge :

  • 4 % chez les 50-64 ans

  • 13 % chez les 65-74 ans

  • 18 % chez les 75-84 ans

  • 20 % chez les plus de 84 ans.

Depuis le début de cette pandémie mortifère, il y a eu en France 85321 décès liés au Covid-19. Si l’on analyse les chiffres les plus récents de plus près (et alors que certains nous parlent d’une amélioration), on constate en février 2021, 9287 décès liés à la Covid-19 soit une moyenne de 371 décès par jour. Est-ce beaucoup ?

Pour répondre à cette question et éviter de dire n’importe quoi, il faut regarder attentivement les chiffres, rien que les chiffres :

Les cancers sont responsables, dans notre pays, de 430 décès par jour et constituent la première cause de mortalité en France suivis par les pathologies cardio-vasculaires deuxième cause de mortalité avec 383 morts par jour.

Autrement dit, aujourd’hui en France, on meurt donc quasiment autant d’infection par la COVID-19 que de cancer ou de pathologie cardio-vasculaire...

Je pense que ce constat est terrible et choquant dans un pays industrialisé comme la France, qui se targue d’avoir un système de santé performant.

Pour endiguer cette mortalité, il n’existe pas cinquante solutions mais deux :

  1. Vacciner massivement comme l’a fait l’état d’Israël, qui a obtenu de Pfizer une livraison massive de vaccins en échange de la communication de toutes ses données vaccinales ou au Royaume-Unis. On constate dans ces deux pays, dès à présent, une baisse des contaminations et des décès.

En France, la situation est totalement différente puisque nous manquons cruellement de vaccins, en particulier des vaccins les plus efficaces (Pfizer, Moderna) : en effet, au 24 février nous n’avons complètement vacciné en France que 1 318 292 personnes soit 1,97 % de la population ce qui est dérisoire. A ce rythme pour atteindre une immunité collective minime, c’est à dire 30 millions de personnes vaccinées, il faudrait environ 18 mois.... Par conséquent, la vaccination n’est pas la solution immédiate pour nous Français, elle le sera... mais en 2022.

  1. Il existe une autre solution : celle d’appliquer le schéma de Mars-avril-mai 2020 qui, n’en déplaise à certains, a très bien fonctionné puisqu’en juillet et en août, nous observions moins de 15 décès par jour (moyenne sur 7 jours glissants) soit 25 fois moins qu’en ce moment !.

Autre chiffre parlant, le 1 septembre 2020, il y avait 19 patients seulement en réanimation pour une infection par la Covid-19 contre près de 3500 actuellement.

Sortons des données sanitaires et regardons aussi un secteur sinistré si important dans nos vies : le secteur culturel. Il est totalement à l’arrêt : cinémas fermés, théâtres fermés, musées fermés, salles de sport fermées et les français dépriment. Il est absolument capital de donner à la population un peu d’espoir et des perspectives.

Un confinement strict de 4 à 6 semaines permettrait de casser la pression sanitaire très forte dans certaines régions, de faire baisser le nombre de patients en réanimation et de faire chuter les chiffres de décès, qui tombent jours après jours sur nos têtes comme une malédiction. Certes, cela serait difficile à vivre pour tout le monde mais si ce plan est bien expliqué, la perspective de l’ouverture des lieux culturels et des clubs de sport est tellement excitante que la population comprendrait la nécessité de ce “sacrifice” provisoire pour (re)vivre à nouveau. J’en suis convaincu.

Dr William BERREBI

25 février 2021


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